kachchh!!!

Non non, pas d’erreur d’orthographe: Katchchh… mais aussi connu sous le nom de Kutch. C’est un district de la province du Gujarat dont Mandvi mentionné dans le dernier article fait aussi partie, mais qui pour moi évoque surtout le Great Rann of Kachchh, le plus grand désert salé du monde, qui fait la frontière avec le Pakistan et qui est une partie du grand désert du Thar.  C’est une zone sensible écologiquement, elle accueille des tonnes d’oiseaux migrateurs quand l’eau est haute, et sensible politique en raison des différends avec le Pakistan: il faut donc montrer patte blanche pour aller visiter le White Desert, le désert blanc.

Je me suis d’abord installée dans mon campement, petit village de tentes luxueuses et de quelques maisons rondes en terre soigneusement décorées, des bungas. Un accueil chaleureux, des gens charmants, beaucoup de quiétude sauf quand sonne l’heure des chiens, le moment durant lequel les chiens redeviennent sauvages et aboient ou hurlent à tue-tête, généralement entre  21h-23h.

C’est dans le village Hodka, à environ 65km de Bhuj, qui gère équitablement ce petit campement, rudimentaire et pourtant sophistiqué: ils font chauffer de l’eau avec des grandes bouilloires sur feu de bois (pas certaine que ce soit le meilleur moyen au niveau écologique car le bois est rare) entre 6h et 9h30: on peut avoir un seau d’eau chaude et aussi le soir je crois, et il semble que certains avaient une baignoire car j’entendis un clapotis qui trahissait son origine. Je me suis demandée pourquoi venir prendre un bain dans le désert où l’eau est rare, et je me suis demandée pourquoi de l’eau chaude alors qu’on est dans le désert… Oui les nuits sont fraîches et ne donnent pas envie de prendre une douche glacée, mais alors pourquoi ne pas la prendre le soir, tout simplement? Ce que j’ai fait, et c’était parfait! Le grand luxe, je vous dis! Et je recommande aussi leur nourriture, simple et végétarienne, mais très goûteuse et joliment présentée. Et puis leur petit dessert à base d’une semoule de riz, avec raisins secs et plein de cardamome: j’en mangerais!!! Il faudra que je cherche la recette…

Le soir l’ambiance était extraordinaire, avec les petites lumières du campement et le ciel étoilé comme dans les contes de fées. C’était vraiment magique! Surtout la première nuit, la seconde était à peine voilée, mais j’ai pu distinguer la voie lactée comme jamais: je ne sais pas si elle se verra sur ma photo, mais n’ajustez pas votre appareil si vous voyez des petits points blancs: le ciel scintillait de joie, c’était magnifique, et très romantique… Du coup je me suis amusée avec les étoiles, évidemment! Impossible de faire autrement dans le désert que d’être happée par cette immensité de l’espace terrestre mais aussi de l’univers, dont on perçoit mieux l’infinitude dans la nuit parsemée de lumières, comme lors de Diwali…

Et ensuite ce fut ma visite dans le Désert blanc, je m’étais protégée en conséquence car le soleil est extrêmement fort, et puis dans un désert blanc… Alors vous le voyez sur la photo, la totale! Évidemment, j’ai dû me dévoiler devant les soldats suspicieux, mais j’ai réussi à franchir leur poste malgré tout! Je me demande toujours quand un policier ou tout autre homme en situation de pouvoir va me demander mon permis, je suis prête à les rouler dans la farine, mais je préfèrerais éviter…

Donc, le désert était bien blanc mais l’eau n’était pas encore toute partie: trois mois par année le désert est recouvert d’eau en raison des moussons et voilà, au lieu de pouvoir rouler à l’infini (enfin il aura fallu m’arrêter avant le Pakistan tout de même) sur une surface immaculée, nous étions confinés à la route, c’était frustrant. Bon, il est possible qu’il soit interdit de rouler sur le sel, je ne sais pas, mais à cet endroit il n’est pas exploité. Donc une petite déception, mais c’était tout de même magnifique. Et puis j’ai pu à nouveau constater le goût prononcé des Indiens pour les photos au coucher de soleil: par ici les égoportraits (selfies), les photos de famille, entre amis, en invitant une parfaite étrangère au grand chapeau qui en profite pour les prendre aussi en photo, etc etc.

Oh, et puis avant un moment amusant, et un moment marquant. L’amusant c’est quand j’ai pris en photo un petit garçon à cheval, j’ai remarqué dans mon viseur qu’un homme était assis sur ma moto et manipulait les vitesses… C’était le propriétaire du cheval en fait, et il était si fasciné par la moto que je lui ai filé la clé pour qu’il fasse un petit, tout petit tour. Il a été heureux comme jamais et voulait absolument que je monte sur son cheval pour me dédommager: j’ai décliné, et nous avons ri.

Le moment touchant c’est quand j’ai rencontré ce groupe de femmes qui se trempaient les pieds dans l’eau hyper salée, ce que j’avais fait un peu plus tôt. Comme elles se prenaient en photo en tant que groupe, je leur ai proposé de prendre la photo pour elles et elles m’ont happée dans l’eau pour me prendre mille fois en photo dans leur groupe, c’était un délire total. Ensuite j’ai pris à peu près 15 photos de leur groupe avec différents appareils, puis j’en ai prise une avec le mien, évidemment. Et j’ai demandé qu’on en prenne une avec elles aussi. Et c’est après avoir discuté un peu avec certaines d’entre elles, une plus que les autres mais je n’ai pas retenu son prénom malheureusement, qu’elle s’est exclamée spontanément et très émue: j’ai attendu toute ma vie ce moment-là, ce moment de ma rencontre avec Nicole!… Waow, j’en ai été soufflée… Ensuite elle a serré son appareil photo contre elle en me disant qu’elle avait hâte que sortent les photos de moi qu’elle avait prises… J’en ai été si touchée que j’en ai oublié de lui demander ses coordonnées, je lui aurais volontiers donné des nouvelles. Mais elle semblait sereine ainsi, nous nous sommes serré les mains à de multiples reprises, c’était une de ces rencontres qui marquent… Elle est à ma droite (donc à gauche) sur la photo, en rouge avec des lunettes de soleil. Je ne sais pas son nom, mais je ne l’oublierai jamais.

2 réflexions sur “kachchh!!!

  1. Bhuj est reconnu pour ses magnifiques broderies et patchwork produits par les femmes. J’en ai quelques exemplaires qui datent de ma vie antérieure de voyageuse 😉

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